PRISE EN MAIN DE L'EZA SEALANDER
Dans l'univers des micro-marques, une stratégie pour se démarquer consiste à créer une nouvelle marque en s'inspirant d'un nom ancien. Il s'agit de ressusciter une marque disparue, en lui insufflant son histoire et son contexte. C'est précisément ce qu'a fait Eza Watches en reprenant le nom d'une marque allemande fondée dans les années 1920 et qui, comme tant d'autres, a disparu dans les années 1970. Bien que la marque Eza d'antan ne soit pas une référence pour le grand public, et que ses modèles vintage soient rares, elle semble avoir été une entreprise florissante, ayant même fabriqué ses propres mouvements à la fin des années 1950 et dans les années 1960.
La nouvelle marque Eza est très différente. Désormais basée aux Pays-Bas, elle se concentre, du moins dans un premier temps, sur les montres de sport haut de gamme d'inspiration vintage. Bien que son nom ne soit pas encore synonyme de grande notoriété, l'héritage de la marque précédente lui donne au moins une ambition à assumer.
La première montre d'Eza après sa renaissance est la Sealander , une montre de plongée inspirée du milieu du XXe siècle. Ces dernières années, les montres de plongée d'inspiration classique ont proliféré, rendant la création d'un modèle qui se démarque de plus en plus difficile. Eza a relevé ce défi grâce à la simplicité du design et à la qualité des composants. Parmi ces derniers, on remarque notamment le mouvement ETA 2824-2, réglé en interne sur six positions. La Sealander est également dotée d'un verre saphir, d'une lunette en céramique et d'une étanchéité à 300 mètres, ce qui en fait une montre très attrayante aux alentours de 780 $ (prix variable selon le taux de change dollar/euro).
Prise en main de l'Eza Sealander
La Sealander se décline en deux coloris : un bleu éclatant et un noir classique. Nous avons reçu les deux modèles pour les tester. De manière générale, les deux montres dégagent un charme vintage immédiat grâce à l’utilisation d’un Super-LumiNova vieilli, d’index appliqués et de marquages de lunette simplifiés. Le boîtier mesure 41 x 49 x 14 mm (jusqu’au sommet du verre saphir bombé), ce qui lui confère un style plus moderne que vintage, tout en restant confortable au poignet.
Côté design, le boîtier arbore des clins d'œil au style vintage, lui conférant une forme plus douce et élégante que la plupart des montres de plongée modernes. Les cornes, fines et élégamment profilées, présentent un biseau qui s'élargit progressivement. Ce détail raffiné contribue également à la finesse du profil des cornes. Fidèle au style classique des montres de plongée, la Sealander est dépourvue de protège-couronne, mettant ainsi en valeur sa couronne vissée de 6,75 x 4,3 mm. Cette dernière, de forme cylindrique, est dotée de larges dents et arbore un logo « E » du plus bel effet sur sa face extérieure.
La lunette, avec son insert en céramique noir ou bleu, est sans conteste la pièce maîtresse. Le bleu, en particulier, est magnifique. C'est un bleu profond et intense, ni trop vif ni trop ostentatoire, mais d'une couleur vive et saturée. J'apprécie également beaucoup les proportions de l'insert par rapport au boîtier et au cadran. Elles offrent un équilibre parfait : suffisamment large pour un look sportif, suffisamment fin pour une harmonie visuelle. Le pourtour de la lunette est en acier brossé, rainuré pour une meilleure prise en main. Détail intéressant : les rainures ne descendent que partiellement, donnant à la lunette un aspect de tourelle.
Côté finitions, la lunette, le dessus des cornes et les biseaux sont brossés, tandis que les flancs du boîtier sont polis. C'est le seul détail que j'aurais peut-être changé. C'est une question de goût, bien sûr, mais je préfère nettement un aspect brossé à un aspect poli sur une montre de plongée ; les flancs sont donc un peu trop brillants au toucher. Un joli brossage horizontal, associé à un biseau poli, aurait mis en valeur les deux.
En examinant le cadran, on constate que les deux couleurs présentent les mêmes index, marquages et aiguilles appliqués, mais des finitions différentes. Le bleu est, comme son nom l'indique, d'un bleu profond et s'accorde parfaitement avec la lunette. C'est un véritable tour de force, car cette nuance de bleu est si précise qu'une variation trop importante aurait gâché l'esthétique. De plus, les textures étant différentes (lunette brillante et cadran mat), obtenir un résultat harmonieux était d'autant plus complexe. Le noir, bien que moins difficile à réaliser, est lui aussi superbe.
Le cadran présente un index composé de marqueurs appliqués, un par heure, cerclés d'acier et recouverts d'un revêtement luminescent jaune acide. Cet aspect « vieilli » au tritium évoque immédiatement le vintage. Sur le fond noir, le résultat est réussi, mais sur le bleu, le contraste est un peu trop marqué. Sans être excessif, il est accentué par un contraste plus prononcé, ce qui le fait ressortir davantage. Une teinte plus douce et crémeuse aurait peut-être été plus appropriée. Sur le pourtour du cadran se trouve un index imprimé, entièrement blanc, avec des rectangles à 12, 3, 6 et 9 heures, des traits longs pour chaque minute/seconde, des traits plus courts pour chaque demi-minute/seconde et des chiffres tous les 5. Cela confère au cadran une touche sportive, mais aussi un certain dynamisme visuel. Sans les seuls marqueurs appliqués, le cadran aurait paru trop dépouillé. Ces index complètent également les graduations de la lunette, réduites à des chiffres à 15, 30 et 45 heures, un losange à 12 heures et des traits arrondis tous les 5 heures.
Ce que je préfère sur cette montre, ce sont sans doute les graduations en creux au centre du cadran. « En creux » signifie qu'il n'y a pas d'impression, mais simplement des rainures dans la surface, ce qui ajoute de la texture tout en occupant l'espace sans surcharger le cadran. Autre détail remarquable : le disque de date assorti à la couleur du cadran. Une fois de plus, une micro-marque a réussi là où tant de grandes marques échouent : assortir la couleur de la date à celle du cadran, pour une discrétion accrue. C'est particulièrement visible sur le cadran bleu.
Pour les aiguilles des heures et des minutes, Eza a opté pour un style inspiré des épées romaines. Longues et fines, elles confèrent à la montre une élégance particulière. Elles restent néanmoins parfaitement lisibles et s'intègrent harmonieusement à l'esthétique générale. L'aiguille des secondes, quant à elle, arbore un style classique avec une pointe en forme de diamant et un contrepoids.
Les montres Sealander sont montées sur des bracelets en cuir de style vintage de 22 mm, d'excellente qualité. Le modèle bleu est proposé avec un bracelet marron clair à nœuds blanc cassé, tandis que le modèle noir est monté sur un bracelet noir similaire. Après avoir vu tant de montres à cadran bleu avec des bracelets noirs, à mon grand regret, c'est un plaisir d'en voir une sur un bracelet marron assorti. Les deux couleurs se marient à merveille, créant un ensemble montre/bracelet très élégant dès le déballage. Le modèle noir sur noir fonctionne également bien, mais sans surprise. Les bracelets sont montés avec des barrettes à ressort à dégagement rapide, un système que l'on rencontre de plus en plus souvent.
Au poignet, la Sealander est très agréable à porter. Ses dimensions (41 x 49 mm) constituent une taille moderne idéale, se situant dans la fourchette haute des montres sportives. Étant donné qu'il s'agit d'une montre de plongée, et que les lunettes ont tendance à donner l'impression d'une montre plus petite, je trouve que cela fonctionne parfaitement. Après tout, c'est une montre moderne avec des touches vintage, et non une montre qui cherche à imiter le style vintage. Elle paraît également plus fine que ses 14 mm ne le laissent supposer. De plus, son esthétique est tout simplement remarquable. Simple et épurée, elle possède juste ce qu'il faut de sportivité pour affirmer son style sans être agressive. De même, elle évoque le vintage sans tomber dans l'imitation ou l'excès rétro. Le bleu apporte une touche de dynamisme et de couleur, lui conférant un esprit estival et se mariant à merveille avec des tenues plus sobres qui ont besoin d'une petite touche d'éclat. Le noir, quant à lui, est classique et élégant, un choix évident pour ceux qui recherchent une approche plus discrète.
En résumé, la nouvelle Eza fait une entrée remarquée avec la Sealander . Face à la profusion de montres d'inspiration vintage, il est facile de se lasser du concept, mais lorsqu'il est maîtrisé, c'est-à-dire avec sobriété, il est très séduisant. La Sealander en est la preuve. Côté style, elle respecte l'esprit vintage sans chercher à l'imiter. Les touches de modernité sont la cerise sur le gâteau. Son étanchéité à 300 mètres garantit une protection optimale contre l'humidité (à l'intérieur), sa lunette en céramique et son verre saphir restent impeccables et résistants aux rayures, et le mouvement ETA 2824-2 a fait ses preuves en matière de fiabilité. À 780 $, Eza propose un ensemble vraiment convaincant qui, sans être bon marché, offre un excellent rapport qualité-prix. De plus, chaque Sealander est livrée avec un étui en cuir, un outil de changement de bracelet et un bracelet en nylon offert. Pas mal du tout. Alors, si vous recherchez une nouvelle montre de plongée d'inspiration vintage, n'hésitez pas à découvrir la Sealander. Nous avons vraiment hâte de découvrir ce qu'ils nous réservent ensuite.
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